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Le contexte socioprofessionnel valaisan

L’activité professionnelle des femmes est conditionnée par la situation économique du pays et par la conception que l’on se fait d’un rôle féminin spécifique (l’éducation des enfants en particulier).

Dans ce pays extrêmement pauvre, où le chemin de fer vient à peine de pénétrer (il arrive à Sion en 1860), tout le monde travaille pour s’assurer une existence de misère, dans une économie plus de survivance que de développement et d’échanges. Les travaux des champs où chacun, homme, femme, enfant, trouve sa part de peines, occupent la grande masse de la population. Dans la presse, les mots : fabrique, usine, bureau, chantier, atelier, appartiennent presque à un vocabulaire exotique.

 

 

La place de la femme

Pour la société des années 1870, et selon la répartition des rôles établie, la place de la femme est au foyer domestique.

C’est ce qu’exprime parfaitement le Père de Raemy dan la Gazette du Valais du 8 octobre 1869 : « Encore une fois, nous ne voulons point sortir la femme du cercle d’activité que Dieu lui a tracé : nous la laisserons au foyer et à la famille, dans cet humble sanctuaire qu’elle doit embellir et vivifier. »

Un article paru dans la Nouvelle Gazette du Valais du 28 septembre 1881 résume exactement la conception que l’on se fait de la place de la femme. Cet article fait allusion à un discours de John Ingram. , à Oxford, sur l’économie politique et on peut lire entre autres : « M. Ingram a su tracer un éloquent tableau du culte des affections de famille et de la grande place qui revient à la femme au foyer domestique. La femme est le centre de la maison, s’est-il écrié, et, pour qu’elle puisse s’acquitter du plus sacré de ses devoirs. Il ne faut pas que d’autres occupations l’empêchent de s’y consacrer tout entière. »

 

Et le journal de conclure : « Nous applaudissons à une doctrine aussi élevée. C’est celle que nous soutenons ici, aussi sommes-nous heureux de lui servir d’écho. »

Parmi les cas de la ruine de la vie chrétienne de la famille (qui entraîne l’ébranlement et la dissolution de la société), Un Ami de l’instruction, écrivant dans le Walliser Bote du 8 février 1878, cite les circonstances actuelles de travail qui obligent le père et souvent la mère aussi de travailler toute la journée hors de la maison, à la fabrique, au bureau, etc…

La notion de l’épanouissement de la personnalité féminine par le travail professionnel n’est jamais considérée, ni même envisagée dans la presse. Mais il est équitable de dire aussi que la notion de l’épanouissement de l’individu masculin par la profession n’est, elle non plus, jamais abordée. L'essentiel, pour cette société, est que chacun remplisse au mieux les devoirs de sa condition.