Puisque rien ne va se réaliser à Zurich pour le moment, Johann Konrad Naef,
âgé de 20 ans, formé par Ulrich, manifeste le désir de travailler avec
Pestalozzi. Il arrive à Yverdon en 1809, cherche à pénétrer et à assimiler
la méthode d’éducation pratiquée au château et déclare : « Les idées, les
principes et la pratique suivis ici me paraissent d’une application utile
aux traitements des sourds-muets. »
Marc-Antoine Jullien, auteur de Esprit de la Méthode d’éducation de
Pestalozzi (1812), témoigne dans son ouvrage de l’évolution heureuse
donnée par Naef à la situation de Louis Charles. |
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« Le jeune Charles est gai, bien portant, vif et intelligent. L’expression
de sa physionomie et de ses gestes est très remarquable et toujours
parfaitement analogue aux choses qu’il veut peindre... Qu’est-ce que
vouloir ? Il prend une attitude de désir et de fermeté… Il connaît
parfaitement la valeur des chiffres et commence à faire avec intelligence
différentes opérations de calcul. Toutes les nuances les plus fines et les
plus délicates du langage sont parfaitement saisies et ingénieusement
exprimées par lui. Il s’occupe aussi de géographie, dont l’étude l’amuse et
l’intéresse… Le jeune Charles est associé à la plupart des jeux et des
exercices des élèves de l’Institut… » |