Une
fois de plus, Pestalozzi n’hésite pas à défier les idées reçues et les
mentalités établies. En effet, ce n’est pas courant et, pour l’époque, c’est
souvent totalement incompréhensible d’accorder une attention particulière
aux handicapés physiques ou mentaux. Ceux-ci sont abandonnés ou végètent
dans les caves, les écuries, les bas-fonds et ils font peur.
En 1777, alors qu’il se trouve au Neuhof, Pestalozzi écrit : « Aucune
faiblesse corporelle, aucune faiblesse de l’esprit justifient qu’un homme
soit dépouillé de sa liberté et soit casé en prison ou en hôpital…, car la
place de ces êtres est dans des maisons d’éducation qui doivent évaluer ce
dont ils sont capables. » |
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Au
château d’Yverdon, Pestalozzi côtoie chaque jour un enfant sourd-muet, Jakob
Krüsi, fils de sa fidèle servante, Elisabeth Krüsi-Naef. Il cherche une
solution pour son éducation, tentative qui va demeurer vaine, car le jeune
Jakob est atteint de débilité mentale.
Mais la cause n’est pas abandonnée pour autant. Il accueille dans l’Institut
des garçons un enfant pauvre d’Yverdon, sourd-muet, fils d’un aubergiste, le
jeune Louis Charles, dont il a remarqué la vivacité d’esprit. Alors
Pestalozzi cherche un enseignant qui pourrait s’occuper de ces enfants et
prend contact avec un ami de Zurich, Johann Konrad Ulrich qui tente de
créer dans sa ville un institut pour enfants sourds. |