Travaux
de la campagne
Le 6 avril
1877, la Nouvelle Gazette du Valais publie un texte intitulé
« l’éducation des filles de la campagne ». On y apprend que c’est à la
maîtresse de maison que « reviennent de plein droit le commandement et
l’organisation de tous les travaux de l’intérieur, la haute main sur tout ce
qui se consomme et qui se reproduit dans les bâtiments de la ferme. » On
y voit la femme confectionner les vêtements, entretenir le linge, nettoyer
la maison, cuisiner, travailler à la laiterie, au grenier, aux champs. Son
éducation la familiarisera aussi avec la conservation des produits et les
finances « soit l’ensemble des ressources et des dépenses ». Elle
sera chargée des achats d’objets de ménage, qu’elle devra noter et dont elle
devra « rendre compte à la fin du mois »
La répartition des travaux des champs n’est pas clairement indiquée par les
journaux. Ce qui est certain, c’est que l’on travaille et que l’on travaille
beaucoup et durement. Le moindre pouce de terrain est utilisé. Aux travaux
des champs, hommes, femmes, enfants, sont employés indistinctement ; aucune
bête de somme ne participe à ces fatigues du laboureur, et tous ces énormes
fardeaux se portent sur la tête » Tout le monde travaille : vieillards,
femmes et enfants. Pendant la bonne saison, vous pouvez rencontrer des
femmes d’Isérables, la hotte aux reins, le berceau où dort un petit
nourrisson sur la tête, et l’aiguille à tricoter à la main, monter d’un pas
assuré dans d’étroits sentiers et souvent à travers des précipices
vertigineux. En temps ordinaire, cette population vit littéralement de
privations et de fatigues.
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A lire une
réclame pour l’Almanach catholique de la Suisse française pour 1880, on peut
penser que les femmes étaient concernées par les comptes du ménage :
« la mère de famille, le chef de maison seront bien aise
de remarquer, à chaque page du calendrier, une colonne réservée aux
écritures et mémoires .»
Il
apparaît aussi dans la presse que la femme est responsable de la laiterie
(beurre et formage). D’après le Villageois, « c’est la femme qui
en général soigne la cave à lait et qui façonne la tomme ; c’est du domaine
surtout de la cuisinière, soit de la ménagère, quand il s’agit de soigner
les détails relatifs à l’utilisation des produits primitifs de la
fruiterie ». Mais le Villageois remarque en 1873 que « fabrication du
beurre et du fromage laisse beaucoup à désirer. La propreté et les soins
dans la cave sont les deux facteurs qui pêchent surtout par leur base.»
Cependant, dans le numéro suivant, un compliment est fait aux dames dans un
paragraphe sur les fruiteries : « Et la ménagère,
avec ses économies finit souvent par l’emporter sur la misérable gloriole
des reines ou des bovaires qui domine son mari. »
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