Données
générales
L’Alpage
de Loveigoz se situe sur la commune de Saint-Martin au pied de la Maya. Il
est la propriété d’un consortage dont
les détenteurs de
fonds sont au nombre de 172 pour 432 droits de fonds. Actuellement,
seulement 3 consorts détiennent encore quelques vaches.
La surface totale comprend près de 210 hectares mais la superficie
exploitable se monte à 190 hectares, le solde étant composé de forêts et de
surface inculte. En termes d’économie alpestre, l’Alpage de Loveignoz compte
87 pâquiers normaux. Un pâquier normal se définit par la surface nécessaire
pour nourrir une vache laitière pendant 100 jours. L’inalpe se situe
habituellement à la deuxième semaine de juin et la désalpe vers la troisième
de septembre.
Ces dernières années, environ 85 vaches laitières provenant pour la grande
majorité hors du canton du Valais profitent de l’excellent herbage valorisée
par une production laitière de près de 55'000 kg dont le 95% est transformé
en fromage à raclette au lait cru, la tomme et le sérac font également
partie de
l’assortiment.
Le personnel se compose de 4 à 5 unités. Les tâches particulières sont bien
définies. Depuis un quart de siècle, l’Alpage de Loveignoz est en avance sur
son siècle puisqu’une dame Mme Lise Es-Borrat loue le domaine alpestre et le
gère d’une manière indépendante, à ses risques et périls. Sur le plan des
activités, Madame trait les vaches, s’occupe de la fabrication et du soin
des fromages. Deux employés participent à la traite, gèrent le troupeau et
effectuent les travaux d’entretien des surfaces pâturées tout en participant
à des travaux communs. Enfin, une troisième employée s’occupe des tâches
domestiques en préparant des menus authentiques qui régalent les visiteurs
puisque la réputation a dépassé les frontières locales. |
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Les
infrastructures
L’Alpage
de Loveignoz est situé sur un axe de randonnée pédestre et l’accès en
véhicule est réservé uniquement aux ayants droit (exploitants et
propriétaires de chottes sur l’alpage). Si en 1476, l’évêque de Sion a
reconnu les exploits guerriers des propriétaires de fonds de l’Alpage de
Loveignoz, la construction des infrastructures est plus récente comme le
démontre le tableau suivant :
Année |
Libellés |
Coûts en CHF |
1964 |
Construction des
étables sur le 2ième niveau (Loveignoz) |
318'000.- |
1966 |
Construction des
étables sur le 1er niveau (Prabé) |
266'000.- |
1999 |
Construction
d’une cave à fromage et rénovation des logements |
240'000.- |
2006 |
Rénovation du
local de fabrication |
21'515.- |
2008 |
Construction du
centre d’accueil, aménagements extérieurs |
225'000.- |
Pour l’ensemble
des investissements, les propriétaires ont participé à hauteur de 40%
environ. Si les étables, aménagées simplement avec traite directe, sont
surtout utilisées pour la traite, les vaches paissent environ 18 heures par
jour sur le pâturage. Les sujets de la race d’Hérens bénéficient d’un
traitement particulier puisqu’ils sont attachés durant la nuit. Le logement
sur chaque échelon est qualifié de convenable avec cuisine, chambres et WC/douche
séparés. |
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La fabrication du
fromage se fait une fois par jour au début et chaque deux jours en fin de
saison sur chaque échelon au moyen d’une chaudière en cuivre d’une capacité
de 1250 litres. Par contre,l’affinage est
totalement réalisé au deuxième échelon, plus précisément à Loveignoz où le
volume permet de stocker près de 1250 pièces dans des conditions favorables.
Le petit lait est utilisé pour nourrir les porcs durant l’estivage. A n’en
pas douter, l’exploitation actuelle de Loveignoz est un cas d’école tant sur
le plan économique qu’environnemental.
L’avenir
La politique
agricole de 2011, définie par la Confédération, encourage des initiatives
privées ou collectives allant dans le sens d’une meilleure compétitivité
tout en respectant l’environnement et les animaux. Dans ce sens, les
pouvoirs publics soutiennent financièrement des projets de développement
rural régional. La motivation du comité actuel appuyé par les propriétaires
de fonds a concrétisé un des objectifs fixés par le développement régional.
La réalisation du nouveau bâtiment s’inscrit dans ce contexte. Pourtant, il
ne s’agit pas de dormir sur ces lauriers, car notre génération n’est que le
témoin et le dépositaire temporaire de ce qui nous a été légué par nos
prédécesseurs. La vie continue et les générations futures ont le droit de
disposer d’un environnement riche d’infrastructures performantes et de
traditions authentiques, alors ne perdons pas de temps, remettons-nous à
l’ouvrage. En effet les défis ne manquent pas, à commencer par une
utilisation des énergies renouvelables en zone alpestre afin d’attendre
l’objectif « Zéro pétrole en alpage » !!!
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